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Légumes ou Pétro-légumes

Dans une petite ville de l’ouest de la France habite la famille de Mme Chabriat. Mme Chabriat fait très attention au bon équilibre alimentaire de chacun. C’est pourquoi aujourd’hui, elle a préparé des haricots plats.

Les haricots plats sont les fruits d’une plante de la famille des fabacées. Le terme « haricot » désigne les graines et les gousses comestibles de la plante.
Le haricot puise les nutriments nécessaires à son bon équilibre alimentaire dans le sol grâce à ses racines. La racine principale du haricot plat peut atteindre 1 mètre de profondeur si le sol s’y prête.
Ceux que Mme Chabriat a cuisiné à ses enfants ont été cultivé par M. Sanchez, au Chili. Les terres cultivées au Chili sont propriétés d’un fond de pension français.
Ces financiers imposent à Mr Sanchez une agriculture pétro-intensive affranchie des contingences environnementales européennes.
Les racines des haricots de Mr Sanchez au Chili ne plongent pas jusqu’à 1 mètre de profondeur. Lorsqu’une plante ne peut pas prendre racine dans les profondeurs, on diagnostique une minéralisation des sols.
Le sol est normalement constitué d’une couche minérale, une couche d’humus, et d’une litière végétale. Le sol sur lequel pousse les haricots de Mr Sanchez a perdu sa couche d’humus, remplacé par la couche minérale, autrement dit : de la pierre.
Le haricot peut pousser sur la pierre si on lui apporte les éléments nécessaires à sa croissance par voie externe. En médecine, ce procédé est utilisé pour nourrir les hommes devenus trop faibles pour s’alimenter eux-mêmes. Ce procédé s’appelle : la perfusion.
Comme les haricots de Mr Sanchez n’ont pas de racines assez profondes pour se nourrir correctement du sol. Ils sont faibles.
Mr Sanchez les met sous perfusion.
Mr Sanchez donne au haricot des nutriments de substitution appelés engrais NPK. Il suffisent à maintenir le fonctionnement de la photosynthèse. Les engrais NPK sont fabriqués à partir d’extraits d’hydrocarbures. Ils sont élaborés dans des industries pétro-chimiques du New Jersey aux Etats-Unis. Les engrais accélèrent la croissance de la plante qui donnent de meilleurs rendements et améliorent la productivité. Mr Sanchez veut augmenter sa productivité car plus il produit de haricots plus il gagne d’argent. Et plus il gagne d’argent plus il peut acheter d’aliments nécessaires au bon fonctionnement de son organisme.
Ainsi, pour améliorer sa productivité, pour gagner plus d’argent, pour acheter d’autres aliments nécessaires au bon fonctionnement de son organisme, on lui vend une semence améliorée dite « hybride », plus résistante et plus productive. Une semence « hybride » est une variété croisée avec une autre dont les caractéristiques, atouts et faiblesses, sont complémentaires. Le croisement génère une nouvelle semence très productive mais piètre reproductrice. Elle impose d’être rachetée chaque année. Les haricots hybrides de Mr Sanchez sont conçus dans un laboratoire agronomique du New Jersey, aux Etats-Unis.
Cette semence standardisé est intrinsèquement plus vulnérable aux caractéristiques locales qu’une semence rustique . Au Chili les plants de Mr Sanchez sont attaqués par le puceron du pois. Le puceron du pois est un petit insecte mesurant entre 1 et 4 mm. Il entraîne une déformation des plants et des fruits qui font baisser la productivité. Le puceron, comme le haricot et comme l’homme peut contracter des maladies et en mourir.
Mr Sanchez traite donc la culture du haricot pour tuer le puceron du pois. Pour ce faire, il utilise des « Pesticides »
« Pesticides » est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les nématicides, les herbicides, rodenticides, les parasiticides, et peut-être un jour, qui sait ? les cailloucides ?
Ces mot en -cides désignent des produits toxiques qui s’attaquent respectivement aux insectes, ravageurs, champignons, nématodes, aux « mauvaise herbes », rongeurs, limaces et vers parasites.
Les pesticides que Mr Sanchez achète pour tuer le puceron du pois sont fabriqués dans la même industrie pétro-chimique que l’engrais NPK et vendus par le même laboratoire agronomique du New Jersey.
Ces pesticides, tuent effectivement le puceron du pois mais aussi tout autre forme de vie du sol, comme les bactéries ou les vers de terre.
et accessoirement aussi les êtres humains en contact avec ces produits.
Revenons au vers de terre,
Le vers de terre, aussi appelé lombric, est un animal fouisseur. Construisant des galeries sous-terraines, il joue un rôle majeur pour la vie des plantes en terme d’aération et de micro-drainage du sol.
La disparition des vers de terre entraîne la désertification et la minéralisation du sol.
Ce phénomène est accentué par le labour que pratique Mr Sanchez en croyant remédier à ce problème.
Le labour est une technique consistant à retourner la terre sur 30 à 60 cm avant le semis des cultures. Mr Sanchez laboure son champ avec une houe tirée par un tracteur.
Le tracteur agricole est un véhicule automoteur d’une à trois tonnes qui fonctionne aux carburants pétroliers.
Tous ces intrants s’accumulent et Mr Sanchez sollicite davantage chaque année les industries pétrochimiques à mesure que son sol s’appauvrit.
Mr Sanchez atteint donc bien son but : la productivité augmente, mais du fait de ses dépenses, il ne gagne pas plus d’argent pour acheter les autres aliments nécessaires au bon fonctionnement de son organisme.
Dans la petite ville de l’ouest de la France, Mme Chabriat possède assez d’argent pour acheter les aliments nécessaires au bon fonctionnement de son organisme.
Parmi ceux-là, elle compte les haricots plats de Mr Sanchez.
Mme Chabriat achète les haricots plats au supermarché.
Un supermarché, aussi appelé « grande-surface » est un établissement de vente au détail qui propose en libre-service des produits alimentaires comme le haricot.
Les haricots de Mr Sanchez sont soumis à la concurrence. La concurrence est une situation économique ou des biens équivalents se disputent la vente au meilleur prix. Hors des biens produits par un agriculteur non équipé, équipé ou suréquipé ne nécessitent pas la même quantité de travail. Autrement dit, la concurrence économique fait s’affronter dans une même course un coureur à pied, une deux-chevaux et une formule 1.
Au passage les formules 1 sont souvent dopées pour gagner la course. La marche la plus haute du podium revient inévitablement à la Formule 1.
Pour que Mme Chabriat puisse acheter les haricots de Mr Sanchez, il a fallu les transporter du Chili à la France. Cette transaction s’appelle importation. Comme Mr Sanchez, Mr Jean, installé dans le sud de la France, produit des haricots plats en agriculture pétro-intensive. L’été, Mr Jean écoule sa production par camion sur de longues distances. Les haricots approvisionnent alors des centrales d’achats. En France il en existe 5. Ces 5 centrales d’achat se fournissent dans le monde entier pour approvisionner ensuite les enseignes de la grande distribution ou plus simplement Mr Super Hyper Les haricots sont ensuite revendus avec marge aux centrales d’achat puis revendus avec marge aux grandes surfaces qui elles-même revendent avec marge au consommateurs.
La marge commerciale est la différence entre le prix de vente et le coût d’achat.
Tout homme peut être consommateur à partir du moment où il gagne de l’argent et le dépense dans une société de consommation. La majorité des consommateurs français s’approvisionnent au supermarché. A l’exception de ceux que l’on appelle les « consom’acteurs » comme Mr Ledus.
Mr Ledus ne va pas au supermarché. Il est inscrit à une AMAP fournit par Mr Martin, agriculteur. Aujourd’hui dans son panier : des haricots plats.
Une AMAP est une association pour le maintien de l’agriculture paysanne. Elle réunit un groupe de consommateur et un agriculteur local autour d’un contrat dans lequel chaque consommateur paie en début de saison une partie de la production qui lui est livrée périodiquement à un coût constant.
Mr Martin est maraîcher et s’est engagé à produire des aliments sains. Mr Martin cultive sur son terrain deux hectares de légumes dont le haricot plat.
Les racines des haricots plats de Mr Martin plongent dans le sol jusqu’à 1 mètre de profondeur. Parce que Mr Martin travaille en « cultures associées », la carotte côtoie le haricot qui puise et restitue des éléments bénéfiques à sa croissance. On dit que ces cultures se bonifient. Après la récolte, Mr Matin pratique la « rotation des cultures ».
La rotation des cultures consiste à ne pas cultiver la même variété sur la même parcelle de terrain d’une année sur l’autre.
Cette technique culturale permet de maintenir la fertilité des sols. Pour redonner au sol les nutriments consommés par les cultures, Mr Martin se doit d’amender sa terre. Ainsi Mr Martin ne nourrit pas le haricot mais le sol.
L’amendement est la substance utilisée pour fertiliser les sols. Mr Martin diversifie les formes d’amendement du sol. Il peut utiliser du fumier que lui fournit la ferme d’élevage voisine, du compost de déchet vert, ou encore, une légumineuse qu’il sème pour l’hiver. Les légumineuses désignent la famille des fabacées, comme les pois et les haricots.
Mr Martin utilise la légumuniseuse sous forme de paillage : une fois coupée, la plante est étendue sur le sol et lui restitue ainsi les nutriments qu’elle y a puisé. Cette technique permet le développement de la flore et de la faune comme le vers de terre.
Les vers de terres permettent à Mr Martin de ne pas labourer. Il peut donc travailler en semis direct sous couvert, technique selon laquelle la graine est introduite directement dans la terre.
Ainsi, Mr Martin n’a pas besoin de machines automoteurs, son cheval et ses 3 employés font le travail d’un tracteur.
Mr Martin sélectionne lui-même la majorité des variétés de graines pour leur qualité nutritive et organoleptique.
La qualité organoleptique d’un aliment constitue ce qui est susceptible d’exciter les sens : l’odeur, la texture et le goût. On peut apprécier la qualité organoleptique du pain par exemple en comparant les délais de consommation d’un pain au levain à celle d’une baguette de pain industrielle.
Pour le haricot plat, Mr Martin a fait le choix d’une variété très gustative mais plus fragile que d’autres. Pour autant, les haricots ne sont endommagés par aucun pucerons car Mr Martin entretient des haies et des bandes enherbées qui logent la faune prédatrice des pucerons et autres ravageurs du haricot.
et comme chez Mr Martin rien ne se perd, les résidus de la taille des haies sont broyés et épendus sur le sol comme couverture pour le cultures. On appelle cela du BRF.
Le BRF, Bois Raméal Fragmenté désigne le broyat des petites branches fraîchement coupées. Le bois raméal permet une culture pratiquement sans arrosage car des champignons qui retiennent l’eau s’y développent. Le BRF favorise ainsi le développement de la vie du sol, acteur de la biodiversité.
La biodiversité est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s’apprécie en considérant le bon équilibre des écosystèmes, des espèces, des populations.
Grâces à ces bonnes pratiques le haricot plat a été très productif,
Mr Martin a donc fait transformer son surplus à la conserverie de quartier. La transformation des surplus lui permet d’agrémenter en bocaux les paniers des amapiens l’hiver.
au grand bonheur de Mr Ledus !
Pour recevoir de la nature, Mr Martin a compris qu’il fallait travailler de concert avec elle. Toutes les techniques agricoles qu’il emploie la respecte :
Le BRF pour maintenir le sol fertile.
L’amendement de fumier, de compost ou d’engrais vert pour booster la croissance des plantes.
Les cultures associées, la rotation de cultures et le semis direct sous-couvert comme techniques agraires.
La lutte intégrée pour protéger les cultures
Ainsi, ce que la nature et la biodiversité donnent à Mr Martin pour la culture du haricot est totalement gratuit. Mr Martin ne fait appel à aucune industrie chimique, il est autonome.
Mr Martin, contrairement à Mr Jean, cultive une grande diversité. Ainsi, il s’assure une activité professionnelle durable et le bon fonctionnement de son organisme.
L’avenir du consommateur se trouve donc dans l’un de ces 2 schémas. Alors du légume ou du pétro-légume ?

Une réponse à “Légumes ou Pétro-légumes”

  1. Excellent !!! Le problème c’est qu’à l’arrivée le consommateur (et non le consomm’acteur …) ne voit qu’une chose : le prix lequel n’intègre pas les externalités négatives liées à la destruction de l’environnement par la pétro-chimie et autres pétro-industries à quant le litre à 15 € voir 30 € ?
    Un voeu pour 2012 : Continuons et fédérons nos énergies !
    A bientôt,
    François