Dans un quartier défavorisé de Nantes, une association a installé un composteur sophistiqué. Objectif : convivialité et écologie. Retour sur une initiative exemplaire. Et réussie.
en savoir plusForts de leur longue expérience industrielle, Laurent Lebot et Victor Massip, les deux fondateurs de l’agence nantaise Faltazi, oeuvrent au quotidien pour l’invention d’une industrie, plus durable, résiliente et humaniste. Rencontre avec des designers engagés, pour qui l’éco-conception est tout sauf un discours ! Propos recueillis par Maëlle Campagnoli Architectures à vivre : Faltazi, c’est une histoire de longue date ? Laurent Lebot : Nous nous sommes rencontrés à l’École nationale supérieure de création industrielle (ENSCI) en 1992. J’ai participé au diplôme de Victor sur le transport urbain cycliste. Trois ans plus tard, j’ai passé le mien avec un projet qui s’appelait Magic factory – une réflexion sur les outils d’impression en trois dimensions et leurs applications possibles. Nous avons ensuite exercé dans diverses structures, sans jamais se perdre de vue. Nous continuions à travailler à distance à l’avenir de Magic factory. C’est autour de ce projet, renommé Monsieur Faltazi, qu’en octobre 2000, nous avons déposé les statuts de l’agence Faltazi. Nous nous sommes inscrits à la bourse Agora, et avons eu la chance de gagner ! Suite à cela, nous avons été contactés par Frédéric Beuvry, qui était à la direction stratégique du design du groupe Seb. Nous avons fait une pause sur notre activité prospective pour se donner à 100% au petit-électroménager. Une expérience de 10 ans qui nous a formés en tant que designers industriels, mais qui a aussi été déterminante dans notre façon d’envisager notre métier et notre engagement en faveur d’une industie plus en phase avec la nécessaire transition. A.à.v. : Comment cela ? L.L. & V.M. : Dix ans de groupe Seb, ça forge des convictions ! Nous avons dessiné une quarantaine de produits, dont deux éco-conçus, qui ont été des pivots : la bouilloire Vitesse pour Tefal et surtout l’aspirateur Shock Absorber pour Rowenta en 2007. C’est là que nous avons commencé à comprendre qu’il y avait un énorme potentiel à reconsidérer l’ensemble des pratiques industrielles. Le Shock Absorber a vraiment été l’expression de ce que l’on pouvait faire autrement. Il ne s’agissait pas d’innovation incrémentale [qui consiste à apporter de toutes petites améliorations, ndlr], mais vraiment d’innovation de rupture. L’aspirateur ne pesait que 3 kilos, notamment grâce à son matériau – du polypropylène expansé, dont la fabrication est peu énergivore et peu polluante –, était démontable, comportait moins de pièces constitutives, l’analyse de son cycle de vie était extrêmement positive et sortait donc de la logique Good, Best, Better prédominante [des principes de montée en gamme par la gadgétisation progressive du même produit, ndlr]. Des éléments très positifs mais qui ont mis en porte-à-faux le modèle économique même qui avait permis leur émergence. A.à.v. : Trop durable pour être rentable ? V.M. : D’une certaine façon ! Des millions ont été investis dans une campagne de publicité audiovisuelle, mais les leviers de communication choisis à destination du public l’ont dévoyée, montrant du même coup la contradiction dans laquelle ce produit a mis la marque. Il n’a jamais été question d’écologie mais de la souplesse de la matière. Dans le clip, l’aspirateur devenait un bolide genre Formule 1 – l’anti éco-conception ! –, lancé dans un rallye domestique entre chaises et tables, qui terminait sa course folle dans un pied de commode Louis XVI surmonté d’un angelot… qui esquissait un sourire parce...
en savoir plusEkovore, c’est le composteur conçu comme un mobilier urbain, proclame son concepteur, l’agence de design Faltazi.Sans fondation, il est personnalisable (bois ou acier), et sa toiture peut être végétalisée. Il est équipé d’une double peau pour l’isolation thermique, qui évite les excès de chaleur et de froid. Il intègre un réservoir d’eau de pluie de 500 litres, captée grâce à la toiture. Vanne, tuyau d’arrosage et douchette n’ont pas été oubliés. Ekovore est également doté d’un espace de rangement pour les outils, d’un système de retournement facile et d’un espace de stockage pour la matière sèche. Il est équipé d’une clé pour éviter les dépôts incontrôlés. Deux capacités sont disponibles. L’une, de 4 m3, absorbe 5 tonnes de déchets (40 foyers par semaine ou 150 repas quotidiens en restauration collective), pour une surface au sol de 1,5 m². L’autre, de 8 m3, d’une capacité de 10 tonnes équivalant à 80 foyers par semaine ou 300 repas par jour en restauration collective, avec une surface de 3 m². Les composteurs Ekovore sont garantis sept ans. >...
en savoir plusToujours à la recherche de solutions pour l’environnement, ils proposent des bottes de paille pour uriner.
Le terme uritonnoir désigne une installation sanitaire, destinée à être utilisée pour uriner, en position debout. Un uritonnoir est une hybridation de 2 objets usuels, un urinoir et un entonnoir. Ce dispositif est utilisé soit dans les lieux publics lors d’événements festifs (piqué dans des Round-Ballers) soit dans des jardins privatifs (piqués dans de petites bottes de paille). Un uritonnoir est un ustensile qui permet de remplir d’urine (azote) un volume de paille (carbone) pour être ensuite composté sur 6 mois à 1 an et ainsi valorisé en humus.
Tout en haut d’un escalier tourbillonnant les designers Laurent Lebot et Victor Massip de l’agence Faltazi ont en tête des concepts qui pourraient bien tourner rond. Fers à repasser, poussettes, aspirateurs et… une maquette de cocotte ? Est-ce bien cela ? << En parallèle de nos commandes industrielles, nous menons des activités de recherche en design sans demande particulière…>>, nous répondent Victor et Laurent en choeur. C’est de cette envie de penser un design maîtrisé que leur tout dernier projet est né : Les Ekovores.
en savoir plusIndustrial designers Laurent Lebot and VictorMassip created LES EKOVORES as a solution to the causes of global warming. Their project is the blueprint for a modern urban utopia, in which consumers and food and energy producers live in sustainable symbiosis. The illustration of the system is a bird’s-eye view of an urban community where daily needs are met through a balance of urban districts and agricultural sectors in close proximity to one another. Public facilities, farms, local business, and private homes would operate in a closed loop with short supply channels to minimize the need for fossil fuels. The resulting infrastructure of independent farm districts, local food supplies, and recycled waste plants would create sustainable economies and communities.
en savoir plusElles font leur retour en force dans le cœur des Français. Leurs ventes flambent dans les jardineries et les constructeurs de poulaillers n’arrivent plus à répondre à la demande. Sans parler des ouvrages spécialisés dont les tirages explosent. Une réaction à la déshumanisation ambiante ? Une riposte à l’agriculture industrielle ? Un besoin urgent de voir la vie en vert ?
en savoir plusUtiliser le modèle d’économie circulaire pour alimenter une communauté urbaine de 580 000 habitants : tel est l’esprit du projet « les Ekovores » développé pour l’agglomération nantaise.
en savoir plusLes Idéelles, collectif de femmes actives habitantes du quartier de Malakoff ont la volonté d’inventer de nouvelles manières de faire vivre leur quartier. Elles souhaitent impulser des projets d’habitantEs autour de la réappropriation des espaces collectifs.
en savoir plusUrbanisme : Six femmes et deux designers se croisent et rêvent Malakoff
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